Ces voitures que même les garagistes refusent de toucher : le danger silencieux qui paralyse 1,7 million de conducteurs

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De Nicolas

Speedy, Point S et Norauto refusent désormais d’intervenir sur les véhicules équipés d’airbags Takata non remplacés. Cette décision drastique concerne 1,7 million de véhicules sous directive « stop drive » et 800 000 voitures interdites de circuler depuis le 24 juin dernier. Les grandes enseignes de l’après-vente automobile justifient ce refus par la protection de leurs employés face aux risques d’explosion de ces dispositifs de sécurité défectueux. Le ministère des Transports a identifié 200 modèles présentant des dangers, contraignant les propriétaires à obtenir un justificatif de remplacement avant toute intervention. Les constructeurs automobiles sont maintenant tenus de proposer des solutions de mobilité gratuites si le remplacement est programmé au-delà de 15 jours, selon l’arrêté du 29 juillet.

Imaginez ne plus pouvoir faire réparer votre voiture nulle part, même pour une simple vidange…

Pourquoi les grandes enseignes refusent-elles les véhicules équipés d’airbags Takata

La décision des grandes enseignes de refuser les véhicules équipés d’airbags Takata repose avant tout sur la protection de leurs employés. Ces dispositifs de sécurité défectueux présentent un risque d’explosion spontanée qui peut se déclencher même lors d’interventions mécaniques classiques, sans choc préalable. Les garagistes redoutent qu’une simple manipulation dans l’habitacle, comme le remplacement d’un filtre d’habitacle ou la réparation du système de climatisation, puisse déclencher l’airbag et blesser gravement leurs techniciens.

Mais ce n’est pas tout…

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Les risques liés aux airbags Takata défectueux

Les airbags Takata contiennent du nitrate d’ammonium qui se dégrade avec le temps et l’humidité, transformant ce système de protection en véritable bombe à retardement. Lors de leur déclenchement, ces airbags peuvent exploser violemment et projeter des fragments métalliques tranchants directement sur les occupants du véhicule. Cette défaillance technique a déjà causé plusieurs accidents mortels dans le monde, rendant ces dispositifs plus dangereux que protecteurs. Un cas rarissime d’airbag déclenché sans choc a même été signalé sur une Volkswagen Polo en juillet dernier, illustrant l’imprévisibilité de ces défauts.

Ces risques mortels expliquent pourquoi…

Quels véhicules sont concernés par le rappel et l’interdiction de circuler

Face à cette dangerosité avérée, le ministère des Transports a établi une liste de 200 modèles équipés d’airbags Takata défectueux. Sur les 2,5 millions de véhicules concernés par le rappel en France, 1,7 million sont actuellement sous directive « stop drive », dont 800 000 formellement interdits de circuler depuis le 24 juin.

Les principales marques touchées incluent :

  • Honda : Civic, Accord, CR-V
  • Toyota : Corolla, Yaris, Auris
  • Nissan : Micra, Qashqai, X-Trail
  • Mazda : Mazda3, Mazda6, CX-5
  • BMW : Série 1, Série 3, X1
  • Subaru : Impreza, Forester, Legacy
  • Mitsubishi : Lancer, ASX, Outlander
  • Volkswagen : Polo, Golf (certaines versions)

Cette liste n’est pas exhaustive et…

La position de Speedy face aux airbags Takata

Speedy a été la première enseigne à adopter une politique de refus strict dès le 1er août, interdisant toute intervention sur les véhicules équipés d’airbags Takata non remplacés. L’enseigne ne fait aucune distinction entre les opérations : qu’il s’agisse d’une simple vidange moteur, d’un changement d’essuie-glaces ou d’une révision complète, aucune intervention n’est autorisée. Speedy rappelle que la responsabilité personnelle des conducteurs reste engagée pour vérifier les campagnes de rappel concernant leur véhicule.

Point S a rapidement suivi cette démarche…

Point S et sa politique de refus d’intervention

Point S applique une politique similaire à celle de Speedy, sans avoir fait d’annonce officielle dans un premier temps. L’enseigne refuse catégoriquement d’intervenir sur les véhicules équipés d’airbags Takata non remplacés, considérant que le risque pour la sécurité de ses employés est trop élevé. Cette position ferme s’étend à toutes les prestations, y compris les plus basiques comme le montage de pneus ou la géométrie des roues. La direction de Point S justifie cette décision par le principe de précaution, estimant qu’aucune intervention ne vaut la vie d’un technicien. AUCUNE exception n’est accordée, même pour les réparations urgentes ou les véhicules de clients fidèles.

Norauto adopte une approche différente…

Norauto : une approche nuancée entre véhicules immobilisés et non immobilisés

Norauto a pris position le 5 août avec une politique plus nuancée que ses concurrents. L’enseigne refuse formellement les véhicules immobilisés sous directive « stop drive », mais accepte encore les véhicules équipés d’airbags Takata non concernés par l’interdiction de circuler. Pour ces derniers, Norauto limite ses interventions aux opérations ne touchant pas l’airbag, excluant donc les réparations dans l’habitacle ou sur le volant 😷. Cette approche permet de maintenir un service pour environ 600 000 véhicules encore autorisés à rouler malgré leurs airbags défectueux.

Heureusement, tous les garages ne ferment pas leurs portes…

Les autres garages qui maintiennent leurs services

Contrairement aux grandes enseignes, certains garages indépendants continuent d’accepter tous types de véhicules, y compris ceux équipés d’airbags Takata. Ces professionnels adoptent une approche pédagogique, informant systématiquement leurs clients sur les risques encourus et les campagnes de rappel en cours. Le garage Delko à Rennes illustre parfaitement cette démarche : il maintient ses services tout en appliquant des mesures de sécurité renforcées lors des interventions dans l’habitacle. Ces établissements représentent une alternative précieuse pour les propriétaires de véhicules concernés, mais ils restent minoritaires face à l’ampleur du phénomène.

Les alternatives disponibles incluent :

  • Garages indépendants : approche au cas par cas
  • Concessionnaires de marque : intervention possible avec précautions
  • Centres auto régionaux : politiques variables selon les enseignes
  • Réparateurs spécialisés : expertise technique renforcée

Mais que faire concrètement si vous êtes concerné ?

Que faire si votre véhicule est équipé d’un airbag Takata défectueux

Si votre véhicule figure sur la liste des modèles concernés, une procédure précise doit être suivie pour garantir votre sécurité. La première étape consiste à contacter immédiatement votre constructeur pour programmer le remplacement gratuit de l’airbag défectueux. Cette intervention étant obligatoire et prise en charge intégralement, aucun frais ne sera à votre charge.

Voici les étapes à suivre :

  1. Vérifier : consultez la liste officielle des véhicules concernés
  2. Contacter : appelez votre concessionnaire ou constructeur
  3. Programmer : fixez un rendez-vous pour le remplacement
  4. Obtenir : demandez un justificatif de remplacement
  5. Conserver : gardez ce document pour vos futures interventions

Cette procédure légale découle d’obligations strictes…

Un automobiliste blessé dans un accident de voiture après avoir utilisé son téléphone portable au volant

Les obligations légales des constructeurs automobiles

L’arrêté du 29 juillet impose aux constructeurs automobiles des obligations renforcées concernant le remplacement des airbags Takata. Si le délai de remplacement dépasse 15 jours, les constructeurs doivent obligatoirement proposer des solutions de mobilité gratuites aux propriétaires concernés. Cette mesure vise à compenser l’immobilisation forcée des véhicules et à maintenir la mobilité des conducteurs pendant la période d’attente.

Mais comment savoir si vous êtes réellement concerné ?

Comment vérifier si votre véhicule est concerné par le rappel

La vérification se fait principalement via le numéro de série du véhicule (VIN) que vous pouvez saisir sur les sites officiels des constructeurs ou sur le portail du ministère des Transports. Votre carte grise contient toutes les informations nécessaires pour identifier précisément votre modèle et sa date de fabrication. Les propriétaires peuvent également contacter directement leur concessionnaire qui dispose des bases de données actualisées pour confirmer si leur véhicule nécessite un remplacement d’airbag. Cette vérification gratuite permet d’obtenir une réponse définitive et d’engager immédiatement les démarches si nécessaire.

En attendant le remplacement, des alternatives existent…

Les solutions de mobilité alternatives pendant le remplacement

Les constructeurs doivent proposer des véhicules de courtoisie, des bons de transport ou des remboursements de frais de déplacement selon l’arrêté gouvernemental. Ces solutions de mobilité permettent de maintenir les activités professionnelles et personnelles des propriétaires pendant la période d’immobilisation. Les entreprises de location proposent également des tarifs préférentiels pour les conducteurs concernés par ce rappel massif.

Cette situation engendre des coûts cachés…

L’impact économique sur les propriétaires de véhicules concernés

Au-delà de l’immobilisation temporaire, les propriétaires subissent des pertes économiques indirectes : déplacements en plus pour les démarches, temps perdu pour les rendez-vous, et parfois perte de valeur du véhicule sur le marché de l’occasion. Les professionnels utilisant leur véhicule pour leur activité sont particulièrement impactés, devant réorganiser leur planning et supporter des frais de transport alternatifs. Cette crise révèle les failles du système de rappel automobile et questionne l’indemnisation des préjudices subis par les conducteurs innocents de cette défaillance industrielle.

Foire aux questions

Ces enseignes protègent leurs employés des risques d’explosion des airbags défectueux qui peuvent se déclencher spontanément lors d’interventions mécaniques. Le nitrate d’ammonium contenu dans ces dispositifs se dégrade et peut projeter des fragments métalliques mortels.

Sur les 2,5 millions de véhicules équipés d’airbags Takata en France, 1,7 million sont sous directive « stop drive » et 800 000 sont formellement interdits de circuler depuis le 24 juin. Environ 200 modèles de différentes marques sont identifiés comme dangereux.

Certains garages indépendants continuent d’accepter ces véhicules en appliquant des mesures de sécurité renforcées et en informant les clients des risques. Les concessionnaires de marque peuvent également intervenir avec des précautions particulières.

Oui, le remplacement est entièrement pris en charge par les constructeurs automobiles. Si le délai dépasse 15 jours, ils doivent obligatoirement fournir des solutions de mobilité gratuites selon l’arrêté du 29 juillet.

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À propos de l’auteur

Nicolas est un véritable mordu de mécanique depuis son plus jeune âge. Issu d’une famille de passionnés d’automobiles, il a toujours eu les mains dans le cambouis et a développé au fil des années une expertise impressionnante, que ce soit sur les véhicules thermiques, électriques, les motos ou même les vélos.

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