L’UFC-Que Choisir a lancé le 22 juillet 2025 une action de groupe contre Stellantis et Citroën concernant les airbags Takata défectueux. Cette procédure judiciaire vise à obtenir des indemnités pour les propriétaires de véhicules immobilisés depuis les rappels « stop drive » de 2023. L’association réclame des compensations pour immobilisation, frais d’assurance, transport alternatif et préjudices moraux. La première audience est fixée au 15 octobre 2025 au tribunal de Paris. Cette démarche concerne potentiellement 1,7 million de véhicules en France équipés de ces dispositifs de sécurité dangereux qui ont causé 18 décès dans notre pays et 60 morts dans le monde.
Mais ce n’est que le début d’une bataille juridique qui pourrait transformer l’indemnisation des victimes automobiles en France…
Qu’est-ce que l’affaire des airbags Takata et pourquoi fait-elle scandale
L’affaire Takata représente l’un des plus grands scandales de sécurité automobile de l’histoire moderne. Cette entreprise japonaise, spécialisée dans la fabrication d’équipements de sécurité, a commercialisé pendant des années des airbags défectueux contenant du nitrate d’ammonium comme propergol. Ce composé chimique se dégrade avec le temps et l’humidité, transformant ces dispositifs censés protéger les occupants en véritables bombes à retardement 💥. La faillite de Takata en 2017 a marqué la fin d’une entreprise centenaire, mais les conséquences dramatiques de ses produits défectueux continuent de hanter l’industrie automobile mondiale.
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Les risques mortels des airbags Takata : explosion et blessures graves
Lorsqu’un airbag Takata défectueux se déploie, il peut littéralement exploser et projeter des fragments métalliques à haute vitesse dans l’habitacle. Ces éclats d’acier tranchants comme des rasoirs peuvent causer des blessures mortelles aux occupants, particulièrement au niveau du visage, du cou et du thorax. Le bilan mondial fait état de 60 décès dans 11 pays, dont 18 en France, sans compter les centaines de blessés graves. La dégradation du nitrate d’ammonium dans les climats chauds et humides amplifie largement les risques d’explosion violente.
L’action de groupe de l’UFC-Que Choisir contre Stellantis et Citroën
Face à l’inaction présumée de Stellantis et Citroën, l’UFC-Que Choisir a décidé de passer à l’offensive judiciaire. L’association accuse les constructeurs de manquement à leur obligation de sécurité et de gestion « anarchique et déraisonnée » des rappels massifs. Cette action de groupe, déposée au tribunal de Paris, s’appuie sur la loi du 30 avril 2025 et le décret du 18 juillet 2025 qui ont modernisé les procédures collectives en France.
Qui peut rejoindre l’action de groupe et comment procéder
Pour l’instant, les propriétaires de véhicules Citroën équipés d’airbags Takata doivent patienter jusqu’à l’audience du 15 octobre 2025. Voici ce qu’il faut savoir :
Conditions d’éligibilité :
- Être propriétaire d’un véhicule Citroën équipé d’airbags Takata défectueux
- Avoir subi des préjudices liés aux rappels « stop drive »
- Attendre la reconnaissance judiciaire du préjudice par le tribunal
Étapes à suivre :
- Surveiller les communications de l’UFC-Que Choisir après l’audience
- Rassembler les justificatifs de préjudices subis
- S’inscrire selon les modalités qui seront communiquées si l’action est reconnue
- Aucun frais d’inscription requis contrairement à d’autres initiatives
Les indemnités réclamées par l’UFC-Que Choisir
L’UFC-Que Choisir ne fait pas dans la demi-mesure et réclame une indemnisation complète des préjudices subis. Voici le détail des compensations demandées :
Types d’indemnités réclamées :
- Indemnités journalières : compensation pour l’immobilisation des véhicules
- Remboursement des cotisations d’assurance : périodes d’inutilisation du véhicule
- Frais de stationnement et transport alternatif : coûts en plus engagés
- Remboursement des frais de remorquage : transport vers les concessions
- Frais de remise en service : coûts de réparation et de remplacement
- Compensation pour annulations : services touristiques ou culturels annulés
- Préjudices moraux : anxiété et stress liés à l’équipement dangereux
Le calendrier judiciaire : de l’assignation à l’audience du 15 octobre 2025
La machine judiciaire s’est mise en marche avec une assignation signifiée simultanément en France et aux Pays-Bas, siège européen de Stellantis. Cette procédure transfrontalière témoigne de la dimension internationale du dossier et de la détermination de l’UFC-Que Choisir. L’audience du 15 octobre 2025 constituera un moment décisif où le tribunal devra reconnaître ou non la responsabilité des constructeurs et la recevabilité de l’action collective. Les enjeux sont considérables car cette décision pourrait ouvrir la voie à des indemnisations massives pour des centaines de milliers d’automobilistes français. La préparation minutieuse du dossier par l’association laisse présager d’un procès retentissant qui pourrait faire jurisprudence.
Les véhicules concernés par les rappels « stop drive » depuis 2023
Depuis 2023, les autorités françaises ont imposé des rappels « stop drive » OBLIGATOIRES pour plusieurs modèles Citroën. Ces mesures d’urgence interdisent formellement la circulation des véhicules concernés tant que les airbags défectueux ne sont pas remplacés.
Modèle | Années concernées | Type de rappel |
---|---|---|
Citroën C3 | 2009-2019 | Stop drive immédiat |
Citroën C3 Pluriel | 2009-2016 | Stop drive immédiat |
Citroën C4 | 2010-2018 | Stop drive immédiat |
Citroën DS3 | 2009-2019 | Stop drive immédiat |
Comparaison avec les indemnisations obtenues aux États-Unis
Outre-Atlantique, la justice s’est montrée bien plus généreuse envers les victimes des airbags Takata. Malgré 28 décès aux États-Unis contre 18 en France, les indemnisations ont atteint des sommets avec 1,5 milliard de dollars versés par plusieurs constructeurs automobiles. Cette différence s’explique par un système judiciaire américain plus favorable aux class actions et des dommages-intérêts punitifs inexistants en France. Les constructeurs américains comme Honda, Toyota et Ford ont préféré transiger rapidement plutôt que de s’enliser dans des procédures longues et coûteuses. Cette générosité américaine contraste avec la frilosité des constructeurs européens face aux demandes d’indemnisation de leurs clients français.

Les autres recours possibles : action MY LEO et démarches individuelles
Si les indemnisations américaines font rêver, les automobilistes français ne sont pas dépourvus d’alternatives. Contrairement à l’action gratuite de l’UFC-Que Choisir, d’autres options s’offrent aux victimes des airbags Takata, chacune avec ses avantages et inconvénients. Voici un aperçu des différentes voies de recours :
Options disponibles :
- Action UFC-Que Choisir : gratuite, collective, audience en octobre 2025
- Action MY LEO : payante avec frais d’inscription, procédure parallèle
- Recours individuel : action personnelle devant les tribunaux civils
- Médiation constructeur : négociation directe avec Stellantis ou Citroën
- Assurance protection juridique : prise en charge des frais de procédure
Comment vérifier si votre véhicule est équipé d’airbags Takata défectueux
Avant de rejoindre une action collective, mieux vaut s’assurer que votre véhicule est bien concerné par le scandale. Le numéro de série de l’airbag et la date de fabrication du véhicule constituent les indices les plus fiables pour identifier la présence d’équipements Takata défectueux. Les sites officiels des constructeurs proposent en général des outils de vérification en ligne où il suffit de saisir le numéro d’immatriculation ou le numéro de châssis pour obtenir une réponse immédiate.
Les enjeux de cette première action de groupe française sur les airbags Takata
Cette action de groupe revêt une importance capitale car elle constitue la première initiative collective française sur le dossier des airbags Takata. Son succès ou son échec pourrait influencer durablement la manière dont les constructeurs automobiles gèrent les crises de sécurité et indemnisent leurs clients. Au-delà des compensations financières réclamées, cette procédure pose la question fondamentale de la responsabilité des entreprises face aux défauts de leurs produits. Si l’UFC-Que Choisir obtient gain de cause, cela pourrait encourager d’autres associations à engager des actions similaires sur d’autres scandales automobiles, créant ainsi un précédent juridique majeur pour la défense des consommateurs français.